Liste des articles
Partager sur :
Vue 885 fois
10 juillet 2019

Agrodumonde : Japon

 Le Japon, ce pays qui nous intrigue, nous nous en faisons tous une idée sans pour autant le connaître.
Et pour cause : la culture japonaise s’est infiltrée dans notre quotidien, sous la forme de sushis, de mangas, de kimonos…
Mais derrière ces images qu’en est-il réellement ?
Après avoir rêvé pendant des années, c’est ce que nous avons voulu savoir.
La meilleure façon pour découvrir un pays, c’est de pouvoir aller à la rencontre de ses habitants et de partager leur quotidien.
Pour cela le WWOOF est un extraordinaire réseau. Mais en deux semaines, cela nous paraissait un peu court. Grâce à UniAgro nous avons activé le réseau agros du Japon !
Nous avons reçu de nombreuses réponses d’Agros ayant voyagé ou vécu au Japon mais aussi d’agros vivant sur place. Nous sommes allés à leur rencontre. 


 ETAPE 1 : PRÉFECTURE DE MIE, DU THÉ ET DES TEMPLES. 

Notre aventure japonaise démarre dans la préfecture de Mie réputée pour sa production de thé. A Nara nous retrouvons Stéphanie Chanfreau (M 07). Stéphanie porte un projet un peu fou : produire du thé en France. Après de nombreux séjours en Chine et une longue prospection pour trouver le terrain adapté, près de Saint-Jean de Luz, elle est prête à s’installer. L’objectif de son séjour au Japon : finaliser son apprentissage de la culture du thé mais aussi et surtout s’équiper, repérer les machines pour la récolte et le séchage et acheter des plans (théiers). Se fournir en plans est une étape obligatoire mais complexe. Peu de producteurs sont prêts à vendre leurs variétés pour l’export et de nombreuses autorisations sont nécessaires. A Tsu nous visitons une exploitation familiale. Tout est regroupé sur le même site : la plantation, la fabrique et le salon de thé. Il existe de nombreuses variétés de Sencha (thé vert). Chaque variété est produite à une période différente, et peut être récoltée jusqu’à 3 fois. La première coupe étant considérée comme la meilleure et donc vendue la plus chère. Les théiers peuvent être exploités à partir de leurs 4 ans. Tous les 15 ans, les théiers subiront une coupe rase afin de leur redonner de la vigueur. Au Japon, certains théiers sont recouverts avec un tissu noir. Cela a pour effet de les « pousser », ce qui est recherché : la saveur « Umami ».

Le thé que nous goutons, du Gyokuro, est servi dans une théière individuelle dans une toute petite quantité d’eau. Ce liquide concentré est incroyablement intense et savoureux. Une vraie surprise pour nous qui sommes habitués à diluer le thé dans une grande théière. Des friandises accompagnent la dégustation, de la glace au matcha (poudre de thé vert) et des petits gâteaux que l’on nomme « Wagashi ». C’est exquis. Après la dégustation, nous visitons la fabrique. Pas moins de 7 machines sont regroupées pour sécher et rouler le thé, un processus géré au millimètre. Mais cela semble un peu trop sophistiqué aux yeux de Stéphanie habituée à la Chine où deux ou trois machines suffisent. Par ailleurs tout cet attirail à un coût : de grandes quantités de fioul sont nécessaires pour cette usine qui tourne 24h/ 24h toute l’année. Mais derrière ces images pittoresques, le tableau général est moins idyllique qu’il n’y parait. Le contexte actuel est plutôt alarmant. Les producteurs vieillissants sont de moins en moins nombreux, de nombreux théiers sont abandonnés ne trouvant pas de repreneurs dans les jeunes générations. La concurrence est rude avec la Chine qui produit l’essentiel du Sencha que nous consommons. La demande en thé bio est importante mais les conversions au Japon ne sont pas évidentes. L’avenir du thé japonais est pour le moins incertain.

UN PEU DE TOURISME :

Mie c’est aussi une région au patrimoine culturel exceptionnel, aux villes emblématiques : Kyoto, Nara, Ise, ... Malheureusement, nous arrivons au mauvais moment : en plein milieu de la Golden week, la période durant laquelle tous les japonais sont en vacances. Tous les hôtels affichent complets, les prix grimpent et la foule se bouscule à l’entrée des monuments. Nous parvenons tout de même à visiter un des plus célèbres temples du Japon : le grand sanctuaire d’Ise, le plus vénéré des sanctuaires shintos qui se trouve au cœur du Parc national d’Ise-Shima. Au milieu d’une forêt de cèdres millénaires, nous trouvons un bâtiment en bois, d’une simplicité et d’une beauté pure. Pour perpétuer la tradition, il est brûlé et reconstruit tous les 20 ans. Les bâtiments actuels qui datent de 2013 sont les 62ème à avoir été construits. La prochaine reconstruction est prévue pour 2033, avis aux amateurs… Ne pas manquer non plus à quelques pas de là, un autre site remarquable de la culture shinto : les rochers mariés ou « Meoto Iwa »

Auteurs : 

Anne travaille à l’Agence française pour la Biodiversité et s’occupe de l’engagement des collectivités dans le cadre de la Stratégie Nationale de la Biodiversité.

Sylvain travaille à l’IRAM, principalement dans les pays du Sud, en tant qu’expert irrigation et développement agricole. Nous avons deux passions communes : les voyages et la réalisation de vidéos.

Pour nous suivre, un site : www.mediaventures.fr

Auteur

Articles liés

Commentaires

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.